MYTHOLOGIE ROMAINE
A
Africa
Africa est un symbole, celui de l'Afrique romanisée et une divinité. Pline, dans son Histoire Naturelle nous indique qu'« en Afrique romaine personne n’entreprend rien sans avoir, au préalable, évoqué Africa ».
Dans les représentations les plus courantes, l’Afrique est représentée coiffée de la dépouille d’un éléphant, tenant une corne d'abondance, devant un modius de blé. Elle a aussi pour attributs le scorpion, l'arc et le carquois. On la trouve sur le revers de certaines monnaies, sur les pierres gravées ainsi que sur certaines mosaïques d'Afrique romaine (voir Thysdrus). À Timgad elle était la déesse principale du grand sanctuaire de l'Aqua Septimiana Felix où elle était adorée en tant que Dea Patria (déesse de la patrie).
B
Bacchus
Bacchus est un dieu romain correspondant à Dionysos dans la mythologie grecque.
C'est le dieu de la vigne, de la fête et du vin. Il tient souvent à la main un thyrse, entouré de vigne et de lierre et est surmonté d'une pomme de pin. Le thyrse peut faire jaillir la vigne ou le lierre. Il peut s'incarner en taureau, en bouc et en serpent.
La panthère, l'âne, le bouc, la patère, le canthare, le lierre, la vigne et la grappe de raisin sont les animaux et les objets qui lui sont associés. D'autres attributs ont été empruntés à Dionysos, comme le thyrse qu'il porte parfois.
C'est le père du théâtre et de la tragédie. Il vit sur le mont Olympe.
C
Cupidon
Dans la mythologie romaine, Cupidon, en latin, Cupido, fils de Vénus, est le dieu de l'amour. Il est assimilé au Dieu grec Éros bien que dans la tradition romaine il ne s'agisse plus d'une divinité primordiale.
Cupidon, d'après le plus grand nombre de poètes, naquit de Mars et de Vénus. Dès qu'il eut vu le jour, Jupiter, qui connut à sa physionomie tous les troubles qu'il causerait, voulut obliger Vénus à s'en défaire. Pour le dérober à la colère de Jupiter, elle le cacha dans les bois. Aussitôt qu'il put manier l'arc, il s'en fit un de frêne, employa le cyprès à faire des flèches, et essaya sur les animaux les coups qu'il destinait aux hommes. Depuis il échangea son arc et son carquois contre d'autres en or.. (amalgamme entre mythologie gecque et romaine ?) Vénus, disent les poètes, se plaignant à Thémis de ce que Cupidon, son fils, restait toujours enfant, la déesse consultée répondit qu'il ne grandirait point tant qu'elle n'en aurait pas d'autre. Alors sa mère lui donna pour frère Antéros (littéralement : l'opposé d'Eros) avec lequel il commença à grandir. Par cette jolie fiction, les poètes ont voulu faire entendre que l'amour, pour croître, a besoin de retour. On représentait Antéros, comme son frère, sous la figure d'un petit enfant, avec des ailes, un carquois, des flèches et un baudrier.
D
Diane
Après son assimilation à Artémis, la déesse italique Diane hérite de l'histoire mythologique de son homologue grecque, romanisée avec des noms latins. Ainsi d'après la légende d'Artémis, elle est la fille de Latone (Léto) et de Jupiter, sœur jumelle d'Apollon dieu de la musique, du soleil. Née sur l'île d'Ortygie appelée plus tard Délos. Elle vint au monde quelques instants avant son frère. Témoin des douleurs maternelles, elle conçut une telle aversion pour le mariage, qu'elle demanda et obtint de son père la grâce de garder une virginité perpétuelle comme Minerve (Athéna) déesse de l'intelligence et protectrice d'Athènes. C'est pour cette raison que ces trois déesses reçurent de l'oracle d'Apollon le nom de Vierges blanches. Jupiter l'arma lui-même d'un arc et de flèches, et la fit reine de la chasse. Il lui donna pour cortège soixante nymphes, appelées Océane, et vingt autres nommées Asie, dont elle exigeait une inviolable chasteté.
F
Fortuna
Fortuna est une divinité italique allégorique du hasard, de la chance. Son nom dérive du latin fors qui signifie « sort ».
Elle est identifiée à la Tyché grecque. Elle était peut-être à l'origine « porteuse » de fertilité (lat. ferre, porter).
Hésiode la fait naître d'Océan et de Téthys. Mais selon Pindare, c'est Jupiter et l'une des Parques qui lui auraient donné le jour. Elle n'était pas une des divinités les plus anciennes, car elle n'avait pas de flamine.
Fors fortuna, elle représente le destin avec toutes ces inconnues. Son nom dérive de fero (porter, apporter).
Dès la plus haute antiquité, elle était vénérée dans plusieurs provinces italiques, mais son culte le plus important se célébrait à Préneste dans le Latium, où un certain Numerius Suffustus, en creusant un rocher, avait découvert des « sortes » (tablettes) en chêne, sur lesquelles se trouvaient inscrites des formules mystérieuses qui servaient à rendre des oracles.
À Préneste, Fortuna était appelée Primigenia, primordiale (de Jupiter) et, par une inconséquence qui n'est point rare dans l'histoire des anciens mythes, elle était considérée tout à la fois comme la fille et la nourrice de Jupiter.
G
Griffons
Le griffon ou grype est une créature légendaire présente dans plusieurs cultures anciennes. Il est imaginé et représenté avec le corps d'un aigle (tête, ailes et serres) greffé sur l'arrière d'un lion (abdomen, pattes et queue), muni d'oreilles de cheval et une queue de serpent. Avec quelquefois des variantes le griffon gardera de tout temps la particularité reconnaissable d'être hiéracocéphale. Le griffon apparaît en Élam à la fin du IVe millénaire av. J.-C. et en Égypte vers -3000, avec un corps de lion, une tête et des ailes d'aigle. Tout au long de son histoire antique, cette forme première ne cesse d'être nuancée par divers apports iconographiques, notamment dans les cultures mésopotamienne, grecque puis romaine. Le griffon se voit souvent associé aux divinités et héros locaux.
(Gilgamesh, Ningishzida, Seth, rois égyptiens, Apollon, Dionysos, Éros ou encore Némésis).
H
Harpocrate
Dans la mythologie romaine, Harpocrate existait en tant que divinité d'un culte à mystères. Représenté portant l'index à la bouche en un geste enfantin, son attitude fut mal interprétée par les auteurs classiques qui y virent une marque de silence. Il porte traditionnellement au cou une bulla. Égypte hellénistique - Dans la mythologie égyptienne, Harpocrate désigne Horus enfant, fils d'Isis et d'Osiris. C'est sous ce nom que le dieu Horus fut adoré à Alexandrie d'abord, puis dans tout le monde gréco-romain, à côté d'Isis, de Sérapis et d'Anubis. Ce nom n'est qu'une forme hellénisée des mots égyptiens « Har-pokhrat », qui signifient « Horus l'enfant ».
Hercule
Hercule est un héros de la mythologie romaine. Il est l'équivalent du héros grec Héraclès, bien que les Romains le décrivent de manière un peu différente. Hercule est le fils de Zeus et d'Alcmène, une mortelle. À ce titre, il est considéré comme un demi-dieu.
La mythologie grecque lui prête un très grand nombre d’aventures qui le voient voyager à travers le monde connu des Doriens puis dans toute la Méditerranée, à partir de l’expansion de la grande Grèce, jusqu’aux Enfers. Les plus célèbres de ses exploits sont les douze travaux.
Hermanubis
Hermanubis, tout comme Sarapis, est une divinité hybride dont le culte a été encouragé par les Lagides. Il s'agit de la fusion d'Hermès psychopompe et d'Anubis l'embaumeur. Ainsi il accompagne les âmes des morts. Il passe pour le fils d'Osiris et de Nephtys. Ses statues sont dans les temples d'Alexandrie à côté de celles de Sarapis. Elles représentent un homme à tête de chien en armure. Hermanubis sera encore vénéré par les Romains des siècles plus tard.
I
Isis
Le culte d'Isis dans le monde romain
Isis est une déesse égyptienne. Reine des dieux, elle est l’épouse d’Osiris et le ramène à la vie lorsqu’il est tué par son frère Seth. Isis est donc une déesse très puissante.
Historique Le culte d'Isis se répand de l'Egypte à l'Italie en passant par l'Espagne. De nombreux temples dédiés à la déesse sont construits sur tout le territoire romain. Le culte d’Isis arrive à Rome pendant la République mais c’est sous l’Empire qu’il connaît son apogée. Tibère tenta de l’interdire mais Caligula rétablit le culte d’Isis qui connut un regain d’intérêt. Isis est représentée sur certaines monnaies frappées par les Vota Publica. Elle est représentée sur ces monnaies en tant que protectrice de la navigation.
Les différentes appellations de la déesse Isis
La déesse Isis. Période romaine.
Lorsque les Romains invoquent la déesse Isis, ils utilisent différentes dénominations. Une inscription découverte en Espagne qualifie Isis de « Patronne des jeunes filles ». Parmi les nombreuses appellations, on note les mentions suivantes :
- Isis Regina : l’appellation souligne le caractère souverain d’Isis.
- Isis Domina : la mention insiste sur la puissance de la déesse. C’est encore une fois l’Isis souveraine qui est invoquée.
- Isis Augusta : la dénomination est notée à Virunum. (Autriche)
- Isis Victrix : c’est l’Isis victorieuse qui est invoquée.
- Isis Invicta : la dénomination fait ici aussi référence à l’Isis victorieuse.
- Isis triumphalis : la mention appelle la déesse victorieuse. C’est toujours une image bienfaisante et très positive d’Isis qui est présentée.
- Isis Myrionyma : cette appellation est inscrite sur une tablette de plomb découverte dans l’Iseum de Baelo.
- Dea Isis Myrionyma : mention relevée à Virunum.
- Isis Pelagia : la mention figure sur une inscription découverte à Sagonte.
- Isis Noreia (mais aussi Noreia-Isis) : Isis est ici associée à Noreia en Autriche. Noreia est la divinité éponyme de Noricum.
- Isis Frugifera : la mention a été découverte en Hollande.
Les temples d’Isis
Le mot latin désignant un temple d’Isis : Iseum.
L’empereur Caligula fit construire un temple d’Isis à Rome. Le temple d’Isis de Rome fut détruit en 80 après J.-C.. L’empereur Domitien en fera construire un nouveau.
Il existe aussi un temple d'Isis à Pompéi. L'Iseum de Pompéi comporte un temple situé au centre d'une cour à portiques. Le temple date du IIe siècle avant J.-C.
Les découvertes d'objets archéologiques en Pannonie laissent supposer l'existence d'un Iseum dans la ville de Poetovio (actuelle Ptuj) et d'un Iseum à Siscia.
Les prêtres d’Isis
Le culte d’Isis est exercé par des prêtres, qui portent le plus souvent des attributs égyptiens. En effet, les documents iconographiques présentent les prêtres isiaques parés de plumes de faucon. Ces prêtres viennent d’Egypte. Des peintures murales représentant des scènes du culte isiaque ont été découvertes à Herculanum. Des mentions de prêtres d'Isis sont également connues en Europe du Nord et désignent les prêtres isiaques sous le nom de sacerdos.
Le culte d'Isis
Le culte d'Isis se composait de rituels journaliers et de fêtes annuelles. Le culte d'Isis comportait une initiation.
Un moule à gâteaux (destinés à fabriquer des gâteaux sacrés) a été découvert en Pannonie : ils porte une représentation d'Isis. Ces gâteaux étaient offerts lors des demandes formulées par les adeptes.
Plusieurs inscriptions votives dédiées à Isis sont connues en Pannonie (Yougoslavie).
Découverte de deux tabula ansata (tablettes dotées de anses) en Yougoslavie. Ces tablettes étaient dédiées à Isis.
Deux lampes en terre cuite portant une représentation d'Isis ont été découvertes en Europe du nord (l'une d'entre elle a été trouvée à Hajdina). La lampe est particulièrement importante dans le culte isiaque.
Une statuette d'Isis a été découverte en Hollande, plusieurs statuettes ont été découvertes en Autriche, notamment à Vienne.
En Allemagne, Isis semble connaître un culte en tant qu'Isis guérisseuse.
Les adeptes du culte isiaque
Les adeptes d’Isis sont souvent des affranchis. L’empereur Tibère interdit le culte d’Isis et chassa de Rome plusieurs milliers d’affranchis qui étaient des fidèles de la déesse.
Les fêtes d'Isis
Plusieurs fêtes sont consacrées à la déesse Isis.
LES NAVIGIUM ISISDIS
C’est le nom de la fête d’Isis qui a lieu le 5 mars. La fête des nauvigium isidis est intégrée au calendrier officiel romain. Cette porte sur le caractère marin de la déesse.
La cérémonie met à l’honneur un bateau. L’équipage est constitué de fidèles d’Isis : ce sont les narvaques. Un cortège de personnages masqués précède l'arrivée du bateau sur le rivage.
LE SACRUM PHARIAE
La fête a lieu le 25 avril.
LES ISIA
Les Isia sont les fêtes dédiées à Isis qui ont lieu du 28 octobre au 1er novembre.
Iconographie
La déesse est représentée sous les traits d’une femme vêtue d’un manteau à franges. Les pans d’un vêtement sont noués sur sa poitrine : c’est ce que l’on appelle le nœud isiaque. Elle tient parfois un sistre (une sorte de crécelle) et un petit récipient. Isis a parfois une coiffure bouclée.
Elle est parfois représentée sous les traits d'Isis-Hator ; elle est alors représentée sous la forme d'une vache ou bien sous forme humaine mais dotée de cornes de vache et portant le disque solaire. Une représentation d'Isis portant la coiffure au croissant est également connue.
Isis est parfois associée à d'autres divinités comme Sérapis ou bien présentée en triade avec Osiris et Nephtys. Une inscription l'associant à Harpocrate est connue. Un autel dédié à Isis et Sérapis a été découvert en Autriche.
J
Junon
En latin Juno, est la reine des dieux et la reine du ciel. Fille de Rhéa et de Saturne, elle est à la fois sœur et épouse de Jupiter.
Elle est assimilée à l'Héra des Grecs.
A l'origine, et dans la tradition romaine, Junon personnifie le cycle lunaire et figure dans la Triade d'abord honorée sur le Quirinal, puis sur le Capitole, et qui comprenait Jupiter, Junon et Minerve. Puis la déesse romaine assimilée à Héra dont elle hérita de ses légendes mais son culte fut beaucoup plus suivi. C'est à Junon Moneta que l'on attribue le salut de Rome lors de l'invasion gauloise, en 390 avant notre ère. Les oies que l'on élevait dans l'enceinte de son sanctuaire donnèrent l'alerte, et permirent à Manlius Capitolinus de sauver la Colline et de repousser à temps l'envahisseur.
Junon était, de façon très générale, la protectrice des femmes, et, plus particulièrement, de celles qui avaient un statut juridique reconnu dans la cité, les femmes légitimement mariées.
Selon un légende romaine, Junon était jalouse du fait que Jupiter ait donné naissance à Minerve sans elle. Elle s'en plaignit à Flora qui lui indiqua une herbe qui rendit Junon enceinte sans l'intervention de Jupiter. Elle donna naissance à Mars alors que Arès dans la mythologie grecque est le fils des deux époux. Junon joue un rôle dans la légende des Horaces. C'est à elle, en tant que Juno Sororia, qui veillait au passage des jeunes filles à l'état nubile et à leur initiation à leur rôle de futures mères et donc protectrice de la soeur d'Horace, que celui-ci dut offrir un sacrifice de purification après le meurtre.
D'une façon générale, le type figuré de Junon est le même que celui de la Héra grecque. Cependant, on relève quelques traits particuliers dans certaines représentations romaines. Le type de Juno Pronuba nous est connu par des bas-reliefs de sarcophages; celui de Juno Lucina, par des monnaies; celui de Juno Sospita, par une belle statue du Vatican; ceux de Juno Regina et de Juno Cælestis, par de nombreuses monnaies et plusieurs statues. Ordinairement, la Junon romaine est représentée dans une attitude pleine de majesté, sévèrement drapée, tenant le sceptre et la patère, parfois le foudre. Juno Cælestis est voilée, avec un croissant sur le front, ou des étoiles, ou une couronne de tours; quelquefois elle est montée sur une lionne, ou sur un char attelé de lions.
Jupiter
En latin Juppiter ou Jovis, est le dieu romain qui gouverne la terre et le ciel, et tous les êtres vivants s'y trouvant.
L
Luna
Luna est la déesse de la Lune chez les Romains. Elle a un frère, Sol, tous deux symbolisent le cycle des saisons et une sœur, Aurore. Très tôt, elle est identifiée à Diane, sœur d'Apollon, et Séléné, déesse de la Lune dans la mythologie grecque.
M
Mercure
(en latin Mercurius) est le dieu du commerce, des voyages et messager des autres dieux dans la mythologie romaine, assimilé à l'Hermès grec. Son nom est lié au mot latin merx («marchandise»; fr. marchand, commerce...), mercari (commercer), et merces (salaire). Ses attributs traditionnels sont la bourse, le plus souvent tenue à la main, le pétase, le caducée, des sandales ainsi qu'un coq et/ou un bouc. Il était célébré le 15 mai en particulier.
Minerve
Elle est protectrice de Rome et patronne des artisans.
Athena dans la mythologie grecque. Son nom vient de Minerva, déesse de la mythologie étrusque.
N
Neptune
En latin Neptunu, le dieu des Mers et des Océans, ainsi que du règne aquatique, il a pour équivalent Poséidon chez les Grecs.
P
Proserpine
Proserpine est une divinité romaine équivalente à Perséphone dans la mythologie grecque. Elle est la fille de Cérès (ou Déméter) et Jupiter (Zeus en grec). Proserpine est la déesse des saisons. Depuis son enlèvement par Pluton, elle est Reine des Enfers. Son mythe est à l'origine du cycle des saisons.
La mythologie raconte qu’elle a été enlevée par Pluton, dieu des Enfers qui l’a ensuite épousée, alors qu'elle ramassait des fleurs (on précise parfois qu'il s'agit de narcisses) en compagnie de ses amies. Alors qu'il s'apprêtait à repartir sur son char, la nymphe Cyané, compagne de Proserpine, tente de la retenir. Comme Pluton (Hadès en grec) est le frère de Jupiter et Proserpine sa fille, on déduit que Pluton enlève sa nièce. Cérès, apprenant la disparition de sa fille, serait partie à la recherche de celle-ci pendant neuf jours et neuf nuits. Apprenant enfin le nom du coupable grâce à Apollon, elle cessera alors de s'occuper des cultures sur terre pour montrer son indignation. Un accord aurait été conclu avec Pluton afin que la jeune déesse puisse retourner avec sa famille certaines périodes de l’année. Ainsi, elle passe six mois aux Enfers, le chagrin de Cérès causant la mort des plantes sur la terre (ce qui symbolise notre automne et notre hiver), puis six mois avec sa mère, la joie de celle-ci redonnant vie aux cultures (ce qui correspond à nos printemps et été). L'enlèvement de Proserpine peut donc être qualifié de mythe étiologique, à rapprocher du conte étiologique.
Selon une version moins courante, Proserpine ne pouvait être sauvée que si elle n'avait pas encore goûté à la nourriture des Enfers. Mais ayant consommé des pépins de grenade, elle dut y rester éternellement, sans pouvoir en sortir pendant la moitié de l'année comme dans la version la plus répandue. Certaines versions précisent que Pluton serait tombé amoureux d'elle car Vénus aurait demandé à son fils l'Amour de lui tirer une de ses flèches.
Elle apparaît encore dans le récit de la mythologie grecque Orphée et Eurydice, mais également dans le livre V des Métamorphoses d’Ovide. Au XVIe siècle, le thème est à nouveau traité par Catherine Des Roches dans Le Ravissement de Proserpine, première traduction française du texte de Claudien, mais que l'écrivaine retravaille pour mettre en valeur la souffrance imposée à la fille autant qu'à sa mère (Les Missives de Mesdames Des Roches, de Poitiers, mere et fille : Avec le Ravissement de Proserpine prins du latin de Clodian, Et autres imitations et meslanges poëtiques, 1586, éd. Anne Larsen, Genève, Droz, «Textes littéraires français», 1999).
La célébration de cette déesse est officialisée en -249 à Rome en même temps qu'un culte d'Hadès. Elle a lieu à Tarente lors des jeux tarentins. Cependant, c'est en Sicile que son culte aurait été le plus important. On apprend dans l'Énéide notamment que des génisses stériles lui sont sacrifiées, la stérilité, assimilée à l'absence de vie, étant mise en relation avec la mort. On l'associe également au rameau d'or : l'unique moyen de pénétrer aux Enfers en tant que vivant serait de lui en apporter un comme présent. De plus, on lui attribue la figure du serpent, le mot latin « proserpere » désignant le déplacement de cet animal. C'est le mythographe Cartari qui le premier pointe du doigt ce lien. Proserpine a donc été nommée par les Romains le « Serpent qui rampe sous la terre ».
S
Silène
Dans la mythologie grecque, Silène (ou Papposilène) (en grec ancien Σειληνός / Seilênós) est un satyre, père adoptif et précepteur du dieu Dionysos, qui l'accompagne sans cesse. Il est en outre le dieu personnifiant l'Ivresse, assez proche en ce sens de deux autres divinités mineures faisant l'une et l'autre partie du cortège de Dionysos, Comos (la bonne Chère) et Coros (la Satiété), qu'Hérodote fait naître d'Hybris (la Démesure).
Silène est qualifié de « fils d'Hermès », comme le sont souvent les satyres, mais d'autres traditions en font le fils de Pan et d'une nymphe, ou de Pan et de Gaïa (la Terre), voire, selon Nonnos, de Gaïa fécondée par le sang d'Ouranos mutilé. On le fait naître à Nysa, en Asie.
Il est censé avoir participé à la Gigantomachie. On lui attribue, de pair avec Marsyas, l'invention de la flûte, ainsi que l'invention d'une danse particulière, qu'on nomme en son honneur le silène.
Il est également le héros d'un certain nombre de contes burlesques, où son penchant pour le vin le mène à déambuler, ivre, parmi les mortels. Ainsi, un jour qu'il a trop bu, il s'égare en Phrygie et est recueilli par le roi Midas. Quelques jours après, Dionysos, inquiet, le retrouve chez Midas et, en remerciement, lui offre d'exaucer un vœu. Midas choisit alors de transformer tout ce qu'il touche en or (voir Midas). Venu d'Arcadie, monté sur un âne, et s'étant fait insulter à cause de son ivresse, il invoqua Zeus qui lui permit de changer ses railleurs en baudets.
Sérapis ou Sarapis
Sérapis (en Grec : Σάραπις ou Σέραπις Sárapis ou Sarapis, en Égyptien
Ce dieu récent du panthéon égyptien est une création due à la politique religieuse des Ptolémées, dont les théologiens transformèrent le dieu égyptien Ousir-Hapy en Sérapis, lui donnant les attributs de plusieurs dieux égyptiens et grecs. Ce culte de Sérapis aurait duré tout le temps de la dynastie lagide. Il ne cesse, bien qu’immortel, de mourir et de renaître, dieu de la vie et de la mort à la fois. Sérapis s’identifie à Osiris. Comme Osiris, c’était un dieu de l’au-delà et de la production céréalière. C’est à ce titre qu’il est rapproché de Dionysos, dont les mystères célèbrent une mort et une résurrection. Sérapis est aussi un dieu guérisseur, comparable à l’Asklépios grec. Il guérit les hommes en leur envoyant des songes interprétés par les prêtres. Sérapis est généralement représenté assis sur un trône, avec à son côté Cerbère le chien des Enfers, ou debout, à demi-nu, le sceptre à la main. Mais son attribut le plus caractéristique est sa coiffure le calathos en forme de corbeille décorée de rameaux d’olivier ou d’épis de blé. Sérapis se transforma progressivement en un dieu masculin universel, maître du ciel, de la terre, de la mer, source de toute vie, reprenant les caractéristiques de Zeus : barbe épaisse et ample tunique. Adopté comme dieu dynastique par les Ptolémées, Sérapis reçut Isis pour épouse. Le culte de Sérapis était très populaire. Il fut instauré dans un nouveau temple, le Serapeion, érigé à Rhakotis, quartier d’Alexandrie. C’est dans ce temple que se déroulait la cérémonie religieuse marquant le passage des jeunes garçons dans la classe des éphèbes. D’Alexandrie, le culte s’étendit à d’autres villes du monde grec tout autour de la Méditerranée. Puis il gagna Rome à l’époque impériale et demeura vivace jusqu’au premier siècle de notre ère. La faveur dont il jouit en dehors de l’Égypte ne fut dépassée que par celle de la déesse Isis.
Sol
Sol Indiges est, dans la mythologie romaine, le dieu du Soleil ainsi que de la Lumière et de la Chaleur. Sol est le frère de Luna, et tous deux symbolisent le cycle des saisons, et d'Aurore.
Ses équivalents dans la mythologie grecque sont Apollon ou plus précisément Hélios.
Sol, en latin, est le nom et la personnification du Soleil, comme de la Lumière solaire, du Rayon de soleil. C'est aussi la direction du soleil levant, en particulier lors de l'équinoxe du printemps. Il a donné la racine que l'on retrouve dans le mot tournesol.
L'empereur romain Julien en fait la divinité centrale de la renaissance des anciennes pratiques religieuses qu'il crée au IVe siècle.
V
Vénus
Vénus est la déesse de l'amour, de la séduction, de la beauté féminine et de la civilisation dans la mythologie romaine. Elle est l'équivalent de la déesse grecque Aphrodite et de l'étrusque Turan.
Son étymologie classique est le verbe latin vincire (lier, enchaîner), d'après Varron, car, dit-il, elle unit le feu mâle à l'eau femelle, ce qui donne la vie.
Assimilée à l'Aphrodite grecque à partir du IIe siècle av. J.-C., elle présentait des spécificités qui la distinguaient probablement, à l'origine, de son homologue grecque. Mais les auteurs et les peintres (Botticelli spécialement) ont conservé à la lettre, au cours de l'histoire, les caractéristiques de l'Aphrodite dont le nom, d'après Porphyre, signifie « celle qui sort de l'écume de la mer » (de Aphros, écume). Traditionnellement, de ses mains elle ne cache pas, mais montre ses seins et son sexe, car, toujours d'après Porphyre dans le Peri Agalmatôn, « elle nourrit et engendre ».
Après cette assimilation, Vénus est, par imitation, la déesse de la beauté, et la mère d'Hermaphrodite et de Cupidon, dieu de l'amour, et fille de Gaïa et d'Ouranos. On dit aussi qu'elle est née du sang d'Ouranos blessé par son fils Cronos. Elle est la femme de Vulcain (dieu de la métallurgie, dieu forgeron...) mais elle le trompe avec son frère, Mars, (dieu de la guerre). Dans les récits fondateurs romains, et notamment l'Énéide de Virgile, elle est la mère du héros troyen Énée. Pour les alchimistes (et principalement Michael Maier dans son œuvre principale Arcana arcanissima), elle représente le cuivre, étant née à Chypre dont le nom grec a donné en latin cuprum, le cuivre.
Victoire
L’allégorie de la Victoire (en latin Victoria) est l’équivalent romain de la Nikê grecque et personnifie la victoire.
Elle est le plus souvent représentée par une déesse ailée, vêtue d’une longue robe romaine et nu-tête, qui tend une couronne de laurier, emblème de victoire qu’elle est censée offrir au triomphateur. Elle peut aussi tenir une palme, insigne du gagnant dans les compétitions sportives et les jeux du cirque. On la représente aussi élevant des trophées, ou gravant sur un bouclier les exploits des guerriers.
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