LAMPES A HUILE GRECQUES TOURNEES
En Grèce, vers le VIe s. av. J.-C, la lampe à huile prend la forme d'un récipient circulaire peu profond au rebord rabattu vers l'intérieur et doté d’un bec court ponté. Progressivement le bord s’élargit entourant un grand trou de remplissage. Le réservoir assez plat sur les modèles archaïques devient plus profond et le bec, modelé à part et rapporté, s’allonge. Les lampes peuvent être munies d’une anse horizontale en étrier, en oméga ou verticale en ruban, fabriquée à part et soudée sur le bord du réservoir opposé au bec. Les modèles archaïques VIe-Ve siècles av. J.-C. sont souvent revêtus d'un beau vernis noir brillant. Leur réservoir peut montrer un omphalos ou une tubulure centrale, laquelle permettait de ficher la lampe sur une hampe.
Le luminaire à partir du IVe s. av. J. C. se dote assez fréquemment d’une corne ou poucier souvent percé et positionné à gauche.
Le bec s'allonge et le diamètre du trou de remplissage diminue. Le profil du bassin varie ; souvent convexe ou globulaire il peut être biconique. Sur les modèles les plus tardifs, IIe-Ier s. av. J.-C. les flancs du réservoir sont droits. Largement exportées et diffusées dans tout le bassin méditerranéen les lampes grecques tournées seront imitées. Des séries propres à des régions particulières apparaîtront, comme le type dit d'Apulée développé dans les colonies grecques de l'Italie du sud, ou le type Deneauve X à bec en bras d'ancre dérivé du type Howland 25, sans doute produit en Tunisie.
LAMPES A HUILE TOURNEES OUVERTES BASSES
Aux premières lampes-coupelles, inspirées des modèles phéniciens, succèdent en Grèce des lampes à huile basses, encore largement ouvertes, mais dont les flancs s'arrondissent et se replient au-dessus du réservoir pour former un rebord, plat ou convexe, qui annonce les lampes à huile à réservoir clos. Le fond de la lampe à huile est traversé par une tubulure en forme de cratère, utilisée pour fixer la lampe à huile sur une hampe. La base est plate ou même convexe sur les premiers modèles, ce qui prouve bien que ces lampes à huile n'étaient pas posées, mais suspendues.
HOWLAND TYPE ?
HOWLAND TYPE 16 B - A bord plat
VIe s. av. J.-C. (Howland).
HOWLAND TYPE 22 A
Ve s. (460) av. J.-C. (Howland).
HOWLAND TYPE 22 B
Ve s. (410) av. J.-C. (Howland).
LAMPES A HUILE TOURNEES OUVERTES BASSES A ANSES HORIZONTALES
Facilement identifiables aux types Corinth IV et Agora 21, leurs caractères morphologiques communs sont : un réservoir bas, largement ouvert, à profil convexe; le rebord n'est pas séparé des flancs; un bec bien séparé du réservoir, qui s'allonge en triangle dont l'extrémité est arrondie et la surface plus ou moins plate. Une anse horizontale, large, à section souvent rectangulaire, attachée sur les flancs, formant un angle de 45°, une base large, en léger relief, réservée, lustrée, elle forme le plus souvent un angle net avec les flancs et présente un profil un peu concave. Le fond du réservoir est généralement occupé par une protubérance conique peu importante.
L'ère de dispersion de ce type semble restreinte, en dehors de la Grèce, on le rencontre surtout en Afrique du Nord, en Grande-Grèce, en Sicile et à Rhodes.
La datation de ce type se révèle difficile étant donné l'usage prolongé qui en a été fait. Selon D. Bailey, les premiers exemplaires remonteraient au dernier quart du VIe s. av. J.C. et les derniers se rencontreraient jusque dans le dernier quart du IV s. av. J.C.
HOWLAND TYPE 21 B
Ve s. (480-415) av. J.-C. (Howland).
LAMPES A HUILE TOURNEES MI-FERMEES
Au cours de la première moitié du IVe s. av. J.C. le profil de la lampe à huile évolue: le réservoir devient plus haut, les flancs se redressent, le rebord s'élargit, réduisant le diamètre de l'orifice de remplissage. La production de ce type de lampes à huile "mi-fermée" se poursuit tout au long du IVe s. av. J.C.
HOWLAND TYPE 21 C Prime
Ve - IVe s. (410-390) av. J.-C. (Howland).
PROCHE DE HOWLAND TYPE 21 C - A anse coudée
Dernier quart du VIe - dernier quart du IVe s. av. J.-C. (Bailey).
LAMPES A HUILE TOURNEES FERMEES
Au cours de la première moitié du IVe s. av. J.C. le réservoir jusqu'alors ouvert va se refermer, limitant à 1 ou 2 cm le diamètre de l'orifice de remplissage.
Les lampes à huile présentent désormais un profil globulaire ou droit, cette différence de profil serait un indice de datation, les profiles globulaires étant antérieurs aux profils droits.
Le rebord est nettement séparé du réservoir par un sillon circulaire plus ou moins profond, doublé ou non de cercles incisés et de moulures. Ce rebord affecte ainsi la forme d'une margelle ou d'un anneau dont la largeur pourrait être un critère de datation, une ampleur plus importante allant dans le sens de l'évolution générale qui tend à fermer les réservoirs. Le bec allongé à surface plate de largeur non constante s'affine à son extrémité arrondie, son profil est souvent en "bec de pélican", le trou de mèche est très petit. Lorsqu'il y a une anse, elle a la forme d'un ruban posé en étrier, à 45°, sur le réservoir et resserrée en "oméga". Cette anse n'est en fait présente que sur les premiers modèles de ce type en raison de sa fragilité, le poids de la lampe à huile entraînant une cassure fréquente. La base est en relief, plate ou concave et toujours très lourde. Cet alourdissement est encore accentué par la présence d'une protubérance dans le fond. La question se pose de la raison d'être de cette excroissance. Un nouvel élément fait son apparition, dont la destination, là encore, n'est pas élucidée: un "poucier" repli d'argile "tiré" du flanc gauche de la lampe à huile. Ce "poucier" étant souvent percé, nous pouvons peut-être y voir un appendice de suspension pour la lampe vide.
La plupart du temps, ces lampes à huile sont recouvertes d'un vernis noir, de qualité variable, on se fonde généralement sur la qualité de ce vernis pour déterminer une origine attique ou locale. Quelques-unes ne sont pas vernies mais recouvertes d'une couche de peinture incolore lustrée. L'intérieur du réservoir est souvent enduit d'une couverte noire ou rouge, le revers de la base et le sillon d'encadrement du rebord sont très souvent réservés.
O. Broneer et H.W. Howland ont classé ces lampes à huile respectivement dans les groupes Corinth VII et Agora 25. Les premiers modèles apparaissent sur l'Agora au cours du deuxième quart du IVe s. av. J.C. Leur fabrication se poursuivrait jusqu'au deuxième quart du IIIe s. av. J.C.
HOWLAND TYPE 24 C prime
Ve - IVe s. av. J.C. (Howland)
HOWLAND TYPE 25 A
Seconde moitié du IVe siècle avant J.-C. (Bailey).
HOWLAND TYPE 25 A prime, DENEAUVE TYPE IV
Seconde moitié du IVe s. av. J.-C. (Bailey).
HOWLAND TYPE 25 B
Seconde moitié du IVe et Ier quart du IIIe siècle avant J.-C. (Howland).
HOWLAND TYPE 25 B Prime
Première moitié du IIIe siècle avant J.-C.
HOWLAND TYPE 27 A
Fin du IVe siècle avant J.-C. (Howland)
HOWLAND TYPE 28 A
IVe - IIIe s. av. J.C.
HOWLAND TYPE 29 A
Dernier quart du IVe - second quart du IIIe s. av. J.-C. (Howland).
HOWLAND TYPE 30 C
Milieu du IIIe - Ier s. avant J.-C.
Dénommées "kitchen lamps" par Howland, semblent plus vraisemblablement votives ou funéraires, que l'on retrouve sur tout le pourtour méditerranéen mais surtout à l'est.
HOWLAND TYPE 32
Première moitié du IIIe s. avant J.-C.
HOWLAND TYPE 40 A
Ou "lampes cnidiennes" - Première moitié du IIe - premier quart du Ier s. av. J.-C. (Howland).
Forme Apuliennes et Cnidiennes
IIe s. av. J.C.
DENEAUVE TYPE X
IIe s. av. J.-C.
Cette série de lampes à huile, sans doute d'Afrique du Nord, peut se rattacher au groupe X, des lampes de Carthage, analysées par Deneauve. L'argile est grise, la couverte de mauvaise qualité, noirâtre. J. Deneauve voit dans la forme du bec la préfiguration du bec en fer de lance des premières lampes romaines.
En se fondant sur une étude stratigraphique, il propose de dater ces lampes du dernier quart du IIe s. av. J.C.
DENEAUVE TYPE XI
Seconde moitié du IIIe - IIe s. av. J.C.
DENEAUVE TYPE XIII - Lampes à paroi droite et à rebord en dépression
IIIe - IIe s. av. J.-C.
Une autre série de lampes à huile africaines se rattache à une catégorie gréco-tunisienne, classée par Deneauve dans le groupe XIII des lampes carthaginoises.
Cette forme tardive annonce les lampes romaines dans lesquelles le rebord primitif devient un disque entouré d'un marli. Cette lampe et les suivantes sont peut-être de fabrication locale : certains exemplaires portent une estampille. un symbole punique. Leur fabrication a pu commencer vers la fin du III" siècle et continuer jusqu'à la chute de Carthage.
Cette forme annonce les lampes romaines à disque et bec en bras d'ancre de l'époque républicaine.
C'est un type peu fréquent en dehors de l'Afrique du Nord; on en rencontre cependant à Ampurias, il s'agit probablement d'exportations africaines.
Ce matériel est daté de la fin du IIIe au IIe s. av. J.C.
PONSICH TYPE I A
Fin du IIIe au IIe s. av. J.C.
LAMPES DITES A "ENTONNOIR"
IIe s. av. J.C.
HOWLAND TYPE 35 C
Fin du Ier avant, début du Ier s. ap. J.-C. (Howland).
HOWLAND TYPE 37 C
Seconde moitié du Ier s. av. et Ier s. ap. J.C.(Howland).
HOWLAND TYPE 37 Variantes - Kalymnos (Calymna)
Seconde moitié du Ier s. av. et Ier s. ap. J.C.(Howland).
Texte extrait de :
Lampes antiques de Méditerranée. La collection Rivel. Jean Bussière et Jean-Claude Rivel. Archeopress, Oxford.
Musée du Louvre. Lampes en terre cuite grecques. Lampes en terre cuite Chrétiennes
Par Christiane Lyon-Caen (lampes grecques) et Viviane Hoff (lampes romaines tardives et chrétiennes)
Editions de la Réunion des musées nationaux, Paris 1986
Lampes de Carthage. Deneauve Jean, 1969.
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