LAMPES A HUILE PRIMITIVES
Les lampes tournées en argile, communément appelées lampes coupelles (saucer lamps) sont, avec quelques luminaires du paléolithique les premières connues. On s’accorde à dire que la Mésopotamie en est le lieu d’apparition et l’âge du bronze ancien, la période de leur développement.
Cette forme se répand dans toute la Méditerranée orientale et perdure pendant des millénaires, dans des contrées reculées, jusqu’à l’apparition de l’électricité. Une des formes les plus anciennes, la coupelle carrée, comporte quatre becs, mais par la suite la lampe à un bec s’impose. D’abord très légèrement pincé, ce bec se resserre et s’allonge progressivement, la hauteur de la coupelle diminuant avec le temps. Le listel ou le marli de la coupelle est étroit et convexe à l’âge du bronze final 1550-1200 av. J.-C. Il s’élargit et s’évase vers l’extérieur à l’âge du fer, 1200-586 av. J.-C.
La colonisation d’une partie occidentale de la Méditerranée par les Phéniciens et le commerce qu’ils y développent introduisent la lampe coupelle à Carthage dès le VIIIe siècle avant J.-C. Contrairement à ce qu’on observe dans la partie orientale, la présence de deux becs devient ici la forme dominante et ceci pendant trois siècles. Du IIIe au Ier siècles avant J.-C. les becs se multiplient et peu avant la chute de Carthage des formes nouvelles apparaissent, la forme en écuelle se substituant à celle d’un récipient profond de plus en plus fermé.
Délaissé pendant la période romaine, le type du luminaire en forme de coupelle réapparaît à l’époque islamique et se maintient plus ou moins jusqu'à l'époque moderne.
DENEAUVE TYPE IV - Petites lampes à décor peint
Première moitié du IVe s. avant J.-C.
Les décors peints qui apparaissent à partir du IVe siècle sur un certain nombre de céramiques semblent avoir été utilisés sur presque toutes les lampes. Des traits ou des pointes sont tracés sur les replis, sur le rebord et exceptionnellement sur le fond. Cette ornementation très rudimentaire était obtenue par l'application au pinceau d'un colorant à base d'oxyde métallique.
L'apparition du décor n'est pas tout à fait simultanée à un changement de la forme. Les premières lampes décorées pourraient appartenir au type précédent. Elles continuent cependant à devenir plus petites et plus creuses, et la forme, qui avait peu varié du VIIe au Ve siècle, subit beaucoup plus de changements à partir du IVe.
Les replis affectent une plus grande partie du rebord, surtout sur les côtés, ce qui donne un aspect un peu différent au contour des lampes. Ils se rapprochent parfois davantage en refermant presque complètement les becs, mais ceci n'est pas constant et certaines lampes ont encore des becs très ouverts.
Le décor des patères est composé de cercles concentriques ou de pointes.
DENEAUVE TYPE V - Lampe à rebord séparé du bassin par un ressaut
Première moitié du IVe s. avant J.-C.
Il semble n'exister que très peu de lampes de ce genre et leurs caractéristiques ne sont pas constantes.
DENEAUVE TYPE VI - Lampes rectangulaires
Première moitié du IVe s. avant J.-C.
Ces lampes sont généralement plus grandes que celles du types IV qui sont conservées à Carthage. Leur forme rectangulaires est due au prolongement des deux replis latéraux qui s'étendent sur presque toute la longueur de la lampe. Ils forment deux côtés presque parallèles, les pincements affectant aussi une partie de la coupe dans la partie correspondant à son diamètre. Les deux autres côtés sont formés par le repli séparant les becs et, à l'opposé, par la partie du rebord qui conserve sa courbe primitive. L'extrémité des replis latéraux a parfois été pincée contre elle, ce qui détermine deux angles bien nets.
La coupe utilisée pour faire ces lampes est assez creuse. Le dessous, généralement convexe, a été aplati dans deux exemplaires plus tardifs pour former une base.
Les lampes et les patères sont décorées, comme dans les deux types précédents.
DENEAUVE TYPE VII
Deuxième moitié du IVe s. avant J.-C.
Les lampes sont plus petites que dans le type précédent mais la capacité du réservoir est augmentée par l'utilisation d'une coupe beaucoup plus creuse. Le dessous forme une véritable base surélevée. Les becs sont encore ouverts mais se dressent déja, comme dans les lampes du type suivant. Les replis de terre sont très enfoncés à l'intérieur de la coupe ce qui courbe le dessus de la lampe en lui donnant un profil très caractéristique.
DENEAUVE TYPE VIII - Lampes à becs tubulaires
IVe - IIIe s. avant J.-C.
La coupe reste à peu près identique à celle du type VI, mais son rebord est replié de manière à former deux becs tubulaires qui se dressent presque verticalement. On peut distinguer deux séries : dans la première (série A ), sont classées les lampes dont les replis latéraux sont aplatis contre le rebord, comme dans le type VI. Les replis latéraux des lampes de la série B tendent à être recourbés vers le haut et à former une troisième ouverture tubulaire qui sera caractéristique du type suivant.
On voit encore quelques exemplaires à dessous convexe parmi les lampes de la série A. Les bases surélevées sont plus fréquentes et sont générales dans la série B.
Le décor commence à disparaître. Le manque de soin dans la fabrication est de plus en plus notable.
DENEAUVE TYPE IX - Lampes à large ouverture tubulaire
Première partie du IIe siècle avant J.-C.
Ces lampes se distinguent par une troisième ouverture tubulaire. La forme de la coupe est différente de celle des lampes précédentes : son rebord est élargi au détriment de la partie creuse. Il est toujours replié pour former deux becs tubulaires, mais l'extrémité des replis latéraux est maintenant recourbée vers le haut et forme ainsi une ouverture très arrondie. Dans certains exemplaires, les replis sont suffisamment resserrés pour former un troisième tube.
Les lampes ont toujours une base plate. Aucune patère n'a été conservée.
BUSSIERE TYPE A I 4 B
Première moitié du IIe s. av. J.-C.
DENEAUVE TYPE X - Lampes à trois orifices
Seconde moitié du IIe s. av. J.-C.
Cette forme très différente se situe tout à fait dans l'évolution des lampes puniques. La coupe très creuse n'a pas de rebord et elle est montée sur un pied haut et évasé vers le bas. Trois pincements ramènent la paroi vers le centre en laissant ouverts trois orifices disposés en triangle et un orifice central.
b - Variante à pied conique
Seconde moitié du IIe s. av. J.-C. Parallèle non trouvé.
Parallèle non trouvé.
Datation : ?
Texte extrait de :
Lampes de Carthage, Deneauve Jean, 1969.
Lampes antiques de Méditerranée. La collection Rivel. Jean Bussière et Jean-Claude Rivel. Archeopress, Oxford.
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