Lampes à huile moulées, de transition, "RAQQADA"

Types de transition entre le type Loeschcke VIII et les lampes à canal dites chrétiennes

TYPE ENNABLI 9 (Raqqada)

Fin Ier - Début IIe s. après J.-C.

TYPE ENNABLI 12 (Raqqada)

Dernier quart du IIe - Début IIIe s. après J.-C.

Série indéterminée

12e série - Bandeau et cuvette sans décor

Très proche de la 14e série par l'ensemble des caractères, elles sont de taille plus petite

13e série - Bandeau strié finement, cuvette sans décor

14e série - Bandeau et cuvette sans décor

TYPE ENNABLI 13 (Raqqada)

Seconde moitié du IIIe s. après J.-C.

Lampe proche du type Deneauve VIII; bec "entouré d'un bourrelet dont les extrémités s'enroulent en petites spirales", bandeau décoré par "des motifs géométriques (stries, quadrillages, postes) qui ne sont pas habituels aux modèles précédents", le décor du disque peu net en raison de "surmoulages intensifs", anse tantôt percée, tantôt pleine, quelquefois portant seulement un début de forage.

TYPE ENNABLI 14 (Raqqada)

Seconde moitié du IIIe s. après J.-C.

Le type dérive du type Loeschcke VIII à bec cordiforme populaire et produit en Afrique fin IIe-IIIe s. Comme le type suivant Ennabli 15 il est propre à la Tunisie centrale et est connu essentiellement par les fouilles de la nécropole de Raqqada (Ennabli et al. 1973, pl. 27-28). Sa caractéristique est le bourrelet qui entoure à la fois le disque et le bec de la lampe ménageant un court canal "étranglé" entre eux. Par cette appellation nous désignons une forme typique de canal observée sur des lampes africaines de transition entre le type Loeschcke VIII et les lampes dites chrétiennes Hayes I ou II. Le bandeau, parfois lisse, offre des décors géométriques.

Décors de disque : animaux, scènes d'amphithéâtre ou de cirque, motifs géométriques, rosettes... La base peut être annulaire, ou annulaire doublée d'un second anneau interne plus mince, ou encore cernée par une seule incision circulaire.

TYPE ENNABLI 15 (Raqqada)

IIIe - début IVe s. après J.-C.

Ce type rassemble la série la plus nombreuse et la plus variée, (43 exemplaires classés en sept séries distinctes).

Sa caractéristique la plus évidente est un large canal reliant le bec à la cuvette grâce à un bourrelet bien net qui circonscrit entièrement et sans interruption les éléments constitutifs de la lampe: bec-canal-cuvette.

Cette modification importante parce qu'elle deviendra un élément essentiel de la lampe africaine en terre rouge, semble avoir été introduite par les ateliers locaux de cette région de la Tunisie. On retrouve en effet, cumulées dans un même exemplaire, les particularités propres à chacun des deux types : d'une part l'incision cordiforme, et d'autre part le bourrelet enserrant le canal. Cette lampe unique établit de façon certaine l'affiliation immédiate entre le type cordiforme et le type que nous décrivons. Peu à peu, l'incision cordiforme et le seuil qui marquait le passage du bec avec la cuvette disparaissent. Le canal, en devenant permanent, s'harmonise avec l'ensemble de la lampe: droit et très court au début, il tend à s'allonger et à s'élargir progréssivement, et la cuvette, en s'ouvrant de plus en plus, finit par englober le bec. En dilatant ses contours la forme générale de la lampe devient oblongue. C'est surtout cette tendance à l'allongement qui différencie les lampes de cette série des autres.

A l'intérieur même de ce type, on peut distinguer plusieurs variétés qui sont autant de phases d'évolution.

1er série

D'abord un groupe de lampes qui, par leur décor aussi bien que par leur forme, dérivent directement du type 13.

2e série

Groupe de lampes rondes et assez petites à queue forée, géminée, dont le bandeau est constitué de trois sillons alternant avec autant de filets concentriques, le dernier jouant le rôle de moulure. Cette cuvette sans décor. Forme nette au contour tranché.

3e série

Groupe dont les exemplaires sont de dimensions nettement supérieures à la moyenne. Le bourrelet qui entoure la cuvette et le bec suit souplement le contour de la forme. Le décor est sommaire. Le fond est plat, vague, piqueté de nombreux petits points. La forme générale est molle et simplifiée.

4e et 5e séries

Ce groupe réunit les lampes ou le bourrelet, à force de s'élargir, prend une forme ovale.

6e série

Groupe de plusieurs variétés de lampes qui, par leur décor aussi bien que par leur forme, dérivent du prototype 12.

7e série

Groupe d'un ensemble de lampes aux formes dégérées. Leurs gabarits sont différents, mais leurs caractéristiques sont analogues: corps ronds, le bourrelet qui fait office de moulure est parfaitement circulaire jusqu'au niveau du bec ou il s'interrompt pour englober un bec court. L'anse est grosse, le plus souvent pleine. L'usure des contours donne à ces lampes une physionomie molle.

TYPE ENNABLI 16, (Raqqada)

Troisième quart du Ille s. après J.-C.

Texte extrait de :

Lampes antiques de Méditerranée. La collection Rivel. Jean Bussière et Jean-Claude Rivel. Archeopress, Oxford, 2012.

Etudes sur la céramique tardive d'Afrique. Michel Bonifay, BAR International Series 1301, 2004.

Nécropole romaine de raqqada. A. Ennabli, 1970.