LAMPES A HUILE ROMAINES TARDO-REPUBLICAINS
TYPES TARDO-REPUBLICAINS TOURNEES ?
TYPES TARDO-REPUBLICAINS MOULEES
Pendant la période hellénistique les lampes moulées en Asie Mineure furent diffusées dans la plupart des régions méditerranéennes. En occident, au cours des deux derniers siècles av. J.-C. des potiers italiques imitèrent à leur tour ces lampes orientales et à partir d'elles créèrent même des formes nouvelles.
DRESSEL TYPE 1 (multi-becs)
Fin du IIe - seconde moitié du Ier s. av. J.-C.
BUSSIERE TYPE A VI 1
Dernier quart du IIe - premier quart du Ier s. avant J.-C. (Bruneau)
Ce type à fait l'objet d'une étude synthétique avec un riche index bibliographique (Pavolini 1981, 155-161). Il s'agit d'une lampe à réservoir biconique souvent très aplati. Disque en dépression peu prononcée. Anse en ruban, bec au bout évasé. Bandeau orné de rainures rayonnantes. Le point d'attache du bec est souvent décoré de rainures horizontales délimitant un panneau rempli de points ou de traits hachurés. Ce type a été produit dans l'Orient hellénistique de l'Égypte à Antioche et d'Éphèse à Délos (Pavolini 1981, 158-159 notes 68-79, carte de diffusion pl. XXX). Diffusion dans l'ouest méditerranéen avec concentration maximale sur les côtes de la Méditerranée méridionale.
Datation du type : 125 à 30 av. J.-C.
BUSSIERE TYPE A VI 6
Type Deneauve III - Lampes à ailerons latéraux
100 av.-10 après J.-C. (Pavolini).
LAMPES A BEC ORNE DE TETES D'OISEAUX "VOGELKOPFLAMPEN"
BUSSIERE TYPE A VI 7
Milieu du Ier siècle avant J.-C. - Début du Ier siècle après J.-C.
DENEAUVE TYPE II
Dernier quart du Ier siècle après J.-C. (Bailey type M).
Ce type dérive d'un type antérieur Dressel 4 communément appelé "Vogelkopflampen". Pavolini lui a consacré une étude fondamentale (Pavolini 1980).
Le bec orné de têtes d'oiseaux, hésitant entre la forme en enclume et celle en bras d'ancre, est le seul élément qui subsiste des lampes hellénistiques. L'orifice de remplissage traverse le centre d'un disque plat ou légèrement concave qui est entouré d'un étroit rebord décoré de rainures. Le réservoir assez profond a une paroi presque verticale. Au cours de l'évolution de ce type, des motifs décoratifs commencent à apparaître sur le disque et des boutons de volutes ornent parfois le départ du bec. Le décor de têtes d'oiseaux est simplifié dans une série de lampes où il se réduit à quelques incisions. La facture est alors moins soignée, la forme plus plate et le bec plus massif et plus large sur le devant. L'anse est simplement formée d'un repli de la partie supérieure à l'arrière de la lampe. Les bases des lampes portent souvent une grande variété de marques d'ateliers, la plupart d'Italie centrale, actifs pendant une période allant de la fin Flaviens à Hadrien. Ce type créé en Italie fut largement diffusé dans les provinces occidentales où il fut imité.
DRESSEL-LAMBOGLIA TYPE 4
30 avant J.-C.-15 après J.-C.
Cette forme se caractérise par un médaillon assez large, dont la cuvette est à fond plat sans décor. Le bec en enclume est orné sur sa partie supérieure de deux têtes d'oiseaux opposées d'une stylisation typique « Vogelkopflampen ». On note toujours la présence d'une anse à ruban. Le rebord est décoré de rainures ou de fins bourrelets circulaires qui délimitent soit une bande de traits rayonnants soit une fine torsade ou tresse (exceptionellement les deux). La base de la lampe est plate parfois incisée d'une marque. La teinte dominante des couvertes est le brun, brun-rouge, brun-noir et le beige mastic. Parfois d'une couverte gris-noir à reflets métallisés.
Des variations de détail dans l'ornementation des moulures qui séparent le médaillon du rebord ont permis à A. Leibundgut de distinguer deux subdivisions chronologiquement différentes. Son groupe A, avec décoration de petits traits orthogonaux aux rainures, serait plus ancien (il apparaît à Bâle dans une couche de 12-1 av. J.-C.); son groupe B avec décoration de tresse ou cordon serait plus récent (début du Ier s. après J.-C. à Haltern et à Augst; contexte augustéen avancé à Lorenzberg).
Seul un tesson (n° 220) a été trouvé en stratigraphie. Il est attribué par J.P. Morel aux deux premiers tiers du Ier s. av. J.-C. Cette date, selon Pavolini, serait celle du tout début de la fabrication (sous César) mais la chronologie du type dans son ensemble coïnciderait plutôt avec le principat d'Auguste (30 av. J.-C.-15 ap. J.-C.). Encore présent sur le limes rhéno-danubien à Haltern, Neuss, Augst et Lorenzberg, le type n'est plus attesté dans les camps de l'époque de Tibère ou de la période suivante (Vindonissa et Hofheim).
Pour une étude générale du type et sa bibliographie consulter Vegas 1966 p. 72 ; Bailey BM I, Q 744 ; Leibundgut 1977, p. 15; Pavolini 1980 (B.C.A. 1976-1977), pp. 45 et suiv. ; Pavolini 1981, pp. 162-165; Gualandi Genito 1986, pp. 105-109.
(Texte : Lampes d'Algérie Il. Lampes grecques, hellénistiques et tardo-républicaines. Jean Bussière, 1995.)
LAMPES D'EXPEDITION, TYPE DIT A "RASTRELLO"
Datation du type : Ier - IIIe s. ap. J.-C.
Il s’agit de lampes à la forme caractéristique de lyre, qui représente l'évolution directe du type DRESSEL-LAMBOGLIA 4, duquel elle conserve la décoration initiale à deux têtes d'oiseaux. Au terme de "VOGELKOPFLAMPEN" a été substitué celui de "lampes d'expédition", utilisé pour la première fois par A.M. Colini, et justifié par leur forme particulièrement fonctionnelle à être emballées et transportées ; elles ont en effet, un corps presque sans aspérités. L'anse n'est plus appliquée mais fait partie intégrante de la forme générale, en une remontée transversale du réservoir, diamétralement opposée au bec. Elle est percée d'un trou dont l'usage a fait l'objet de plusieurs hypothèses : réunir les lampes ensemble pour leur vente en boutique, les accrocher au mur lors de leur utilisation, ect...
Le disque non décoré et légèrement concave, porte une incision en forme de Y (dont les branches peuvent se terminer par des petits ronds en creux), qui le sépare, symboliquement, du bandeau. Le centre est percé d'un trou d'alimentation. A la base du bec, sous le Y incisé, on rencontre toujours deux têtes d'oiseaux de type naturaliste, durant l'époque républicaine (fin Ier siècle avant notre ère). Pendant le Ier siècle de notre ère, le motif se schématise de plus en plus, jusqu'à se réduire à de simples bâtonnets qui se terminent vers le disque par des points en creux (type dit à "rastrello"), et même à des petits points estampés. Ce genre de décor appauvri, paraît, sur la base de datations stratigraphiques récentes, perdurer au moins durant tout le IIe et IIIe siècle, pour prendre peut-être fin, au IVe siècle. Parallèlement, le bec, qui a conservé la forme en enclume, deviendra moins échancré, plus large et plus massif, et la réalisation de l'ensemble, toujours moins soignée. La base est plate et reprend, en plus réduit, la forme générale de la lampe, lui donnant ainsi plus de stabilité. Elle est souvent pourvue de diverses marques d'atelier presque toujours estampées en creux. On peut trouver des signes de genres variés, des "planta pedis" et des noms de fabricants, souvent très connus:
(OPPI, L.FABRICMAS, CIVLINICE...)
Lampes typiquement italiques, de l'Italie centrale en particulier, beaucoup ont été récoltées dans la région de Rome. Diffusées en abondance vers les provinces nord de l'empire, très peu ont été retrouvées dans la partie sud et orientale de la Méditerranée.
AUTRES TYPES
Texte extrait de :
Lampes de Carthage, Deneauve Jean, 1969.
Lampes antiques de Méditerranée. La collection Rivel. Jean Bussière et Jean-Claude Rivel. Archeopress, Oxford.
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